L’avenir des sciences, de l’ingénierie et des technologies est en péril au Nouveau-Brunswick. Bien que le Canada ait besoin d’un million de nouveaux travailleurs qualifiés d’ici 2020, la plupart des étudiants quittent les cours de mathématiques et de sciences dès que ces derniers deviennent optionnels en 11e et 12e année, une décision qui les empêchent de poursuivre des études dans 40 à 75 % des programmes collégiaux et universitaires.*
Cette tendance alarmante a poussé Tech Sud-Est, une organisation basée à Moncton travaillant avec les secteurs des TIC et des sciences de la santé, à agir.
Jessica Kennedy est la coordonnatrice de l’engagement et des relations communautaires chez Tech Sud-Est. Elle croit fermement que les leaders de ces industries doivent créer des partenariats avec le système d’éducation, afin de favoriser la rétention des jeunes dans les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STIM).
« Nous travaillons principalement avec des élèves de la 6e à la 8e année. C’est à ce stade que les jeunes sont les plus réceptifs, tout juste avant qu’ils entrent à l’école secondaire. »
Elle invite ainsi des gens de ces secteurs à faire des présentations dans les salles de classe, à parler de leur cheminement de carrière et à favoriser le développement de compétences en STIM avec des activités pour les jeunes visant l’apprentissage par projets.
« Dès que vous mettez quelqu’un devant un groupe de jeunes qui peut parler des outils innovants qu’il utilise dans ses propres recherches ou dans son entreprise, cela rend l’importance des STIM beaucoup plus pertinente. C’est bon pour les jeunes de savoir qu’il y a plusieurs possibilités de carrière à leur portée quand ils étudient les mathématiques et les sciences. »
Jessica a raison. Parlons sciences, une organisation sans but lucratif qui vise à éveiller à l’échelle du pays l’intérêt et la passion des jeunes pour les sciences, le génie et la technologie, rapporte que 70 % des postes de haut niveau au Canada exigent une bonne connaissance des STIM. Les études en STIM nourrissent des compétences essentielles, telles que la créativité, la résolution de problèmes, la pensée critique et la prise de décisions. Malheureusement, les élèves ne font pas toujours le lien entre la chimie et les arts culinaires, la physique et les sports ou la technologie et les arts.
« Nous donnons un coup de main aux enseignants en leur offrant des activités d’apprentissage par projet qui complémentent leurs cours. Un enseignant n’a qu’à me dire ce que sa classe étudie et nous présentons une activité ou un projet qui rend les sciences et les mathématiques cools et pratiques pour les jeunes. »
Un bon exemple de cela est l’App Challenge, un projet pilote en cours dans l’école Tantramar Regional High de Sackville. Tech Sud-Est a créé un partenariat avec l’entreprise Agora Mobile pour enseigner aux jeunes comment créer leurs propres applications en utilisant la nouvelle plateforme VIZWIK. Des bénévoles agissent comme mentors auprès des élèves. Des conférenciers-invités présentent aussi la façon dont ils utilisent les applications dans leurs entreprises.
« Quelques filles prennent part à ce défi. Je dois dire que j’adore voir de jeunes femmes, souvent une minorité dans les programmes d’informatique, se lancer dans les nouvelles technologies comme ça. »
Et ce n’est pas seulement dans les écoles elles-mêmes que nous pouvons commencer à encourager les générations futures à se diriger vers les STIM.
Tech Trek, un évènement organisé par Tech Sud-Est, est une initiative de Mme Kennedy. Tenu à Moncton en octobre lors de la Semaine nationale des sciences et de la technologie, c’est une journée d’apprentissage amusante en dehors de la salle de classe pour les parents et leurs enfants. L’entrée est libre et le tout est présenté en français et en anglais. Il ne s’agit surtout pas d’une foire typique de sciences ou de carrières. Pas de dépliants et de visites interminables à une série de kiosques chez Tech Trek. Les exposants sont là pour faire participer les jeunes dans des activités d’apprentissage pratiques, en leur montrant des moyens concrets que les STIM sont utilisées dans leurs secteurs.
« Le Moncton Flight College y présentait son simulateur de vol. Pour les jeunes, c’était comme jouer à un jeu vidéo. Ils ont adoré et, en même temps, ils pratiquaient leurs compétences en mathématiques et en sciences. Le parc national Fundy mettait les jeunes au défi de repérer une cible cachée sous le napperon de leur kiosque en utilisant leur équipement permettant de repérer le saumon. Chaque kiosque dispose d’activités créatives qui éveillent l’enthousiasme des jeunes envers les STIM.
« La technologie devient de plus en plus présente dans notre vie quotidienne. Il est alarmant de penser que même si plusieurs d’entre nous l’utilisent, si peu de gens savent réellement comment la concevoir. Nous travaillons pour changer cela. »
Nathalie Landry est une consultante en communications pour le changement social. Son entreprise, Écho Actions, donne un coup de main aux organismes à but non lucratif ainsi qu’aux petites et moyennes entreprises au niveau des relations publiques, des médias et du marketing. @EchoActions
Sources:
*Pleins feux sur l’apprentissage des sciences : les coûts élevés de l’abandon des sciences et des mathématiques, Parlons Sciences, 2013. http://parlonssciences.ca/nos-recherches/pleins-feux-2013.html
Tech Sud-Est : http://techsoutheast.ca/fr_index.php
Agora Mobile : http://www.agoramobile.com/