Les cours au choix dans les écoles secondaires francophones du Nouveau-Brunswick permettent aux jeunes d’enrichir leurs connaissances dans divers domaines qui les intéressent : espagnol, mécanique, foresterie, technologie du design… Ce sont toutes des matières qui peuvent piquer la curiosité, renforcer un choix de carrière, ouvrir des portes inattendues. Mais comment les plus petites écoles peuvent-elles fournir autant de choix à leurs élèves, lorsqu’il est très difficile de recruter des enseignants spécialisés dans ces matières et que les ressources humaines sont limitées ?
La solution est l’apprentissage à distance. Grâce à Internet, un élève n’a plus besoin d’être dans le même lieu physique que son enseignant pour apprendre.
« Les 22 écoles secondaires peuvent bénéficier des cours à distance et nous avons eu 718 inscriptions cette année », affirme Lucie Pearson, agente pédagogique provinciale responsable des cours d’apprentissage en ligne. « Nous visons principalement les élèves du secondaire, c’est-à-dire ceux qui sont en 10e, 11e et 12e année, mais nous acceptons aussi des élèves doués de la 8e et de la 9e année qui veulent se donner un défi. Les cours à distance nous permettent également d’aider les jeunes qui fréquentent les écoles alternatives et les cas uniques. »
Les écoles qui inscrivent des élèves aux cours offerts à distance doivent leur fournir un local. Les élèves s’installent à une station avec ordinateur et se branchent à leur cours en ligne, selon les horaires de l’école. Ainsi, dans le local, au même moment, il peut y avoir plusieurs jeunes inscrits dans des cours différents. Un enseignant-collaborateur est sur place pour s’assurer du bon fonctionnement.
« Les gens n’ont pas toujours cette impression, mais les cours en ligne du secteur francophone du Nouveau-Brunswick sont beaucoup plus dynamiques qu’ils l’étaient à une certaine époque. Ce sont des cours synchrones : quand l’élève se branche, il y a toujours un enseignant là en direct, prêt à l’aider. Puis ça nous permet aussi d’aller recruter des spécialistes de matières. On abolit ainsi toute forme de contrainte géographique. »
L’enseignant qui donne un cours à distance se connecte de son bureau, à l’école ou à son domicile. De son ordinateur, il peut voir en tout temps les écrans de ses élèves. Il les voit travailler et peut intervenir au besoin. Il peut parler à toute sa classe ou bien en privé avec un élève ciblé. Il peut mettre ses élèves en groupe ou les faire travailler de façon indépendante.
Selon l’enseignante Janie Girouard, il y a plusieurs avantages avec ce type d’apprentissage. « Je peux me concentrer à 100 % sur ce que j’adore faire, guider les élèves dans leurs apprentissages. Je suis capable de donner un meilleur suivi individuel à chacun de mes élèves, ce que je ne pourrais pas faire dans une salle de classe traditionnelle. Je vois en tout temps les écrans des élèves, je vois s’ils travaillent et je vois qui a besoin d’aide. Je sais où intervenir en tout temps. Puis, c’est très bien pour les parents, car ils peuvent aller voir en ligne le progrès de leurs jeunes, ce qu’ils apprennent, leurs résultats scolaires, etc. On fait même des rencontres en ligne avec les parents.»
« Ça développe énormément l’autonomie des jeunes. Ils deviennent responsables de leur apprentissage », ajoute Mme Pearson. « Les jeunes sont capables d’avancer à leur propre rythme. Les élèves ont accès aux enregistrements conçus par leur enseignant, ce qui leur permet de réécouter une explication sans limite. »
En plus, les cours à distance ne contraignent pas les élèves aux travaux écrits : ils leur donnent accès à de l’apprentissage créatif illimité. Par exemple, dans le cours d’Arts visuels et médiatiques de Mme Girouard, les élèves doivent produire des œuvres avec le logiciel Photoshop, ainsi que de courts films d’animation qu’ils présentent ensuite à un public et qu’ils placent sur YouTube.
Dans le cours de création musicale, les élèves ont créé des annonces publicitaires qui ont été diffusées sur les ondes de Radio-Canada. L’aspect pratique est toujours privilégié. L’élève doit créer dans le but d’avoir une expérience très concrète et de la partager avec sa communauté.
La province offre le programme d’apprentissage à distance depuis douze ans. La gamme de cours offerts, ainsi que leurs contenus et leurs approches ne cessent d’évoluer. « La technologie évolue tellement chaque année », dit Mme Pearson. « Il faut toujours être à l’affut de ce qu’il y a de nouveau et comment on peut l’intégrer dans la pédagogie. J’ai une équipe formidable d’enseignants innovants et motivés par leur travail. »
Nathalie Landry est une consultante en communications pour le changement social. Son entreprise, Écho Actions, donne un coup de main aux organismes à but non lucratif ainsi qu’aux petites et moyennes entreprises au niveau des relations publiques, des médias et du marketing. @EchoActions
Sources:
Programme d’apprentissage en ligne du Ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance : https://clic.nbed.nb.ca/
Pour voir des exemples de projets des élèves menés dans le cadre les cours à distance, lire le blogue des enseignants: http://sites.nbed.nb.ca/blogue/coursdistance/default.aspx