À quoi devrait ressembler le milieu d’apprentissage idéal pour les élèves d’aujourd’hui?
Des chercheurs et des professionnels provenant d’un vaste éventail de disciplines – éducation de la petite enfance et étude du développement de la personne, psychologie et science cognitive, architecture et design scolaires – maintiennent que, de nos jours, la clé de l’apprentissage n’est pas seulement l’espace physique offert aux élèves, mais aussi l’espace social. Après les parents et les enseignants, le milieu d’apprentissage est « le troisième enseignant » qui peut renforcer le type d’apprentissage qui optimise le potentiel des élèves.
C’est cette notion qui se retrouve au cœur du concept des nombreuses écoles communautaires entrepreneuriales au Nouveau-Brunswick. Ces écoles préconisent la pédagogie par projets : les jeunes apprennent et appliquent leurs connaissances théoriques en menant des projets concrets. Dans ces écoles, les membres de la communauté – entrepreneurs, employés, retraités, intervenants communautaires, anciens élèves, parents, etc. – occupent une place importante. Certains supervisent et partagent leur expertise dans la réalisation d’un projet entrepreneurial mené par les élèves. D’autres encadrent des activités parascolaires. La communauté entière devient une ressource et un important partenaire impliqué dans le cheminement et l’encadrement de ses futurs jeunes leadeurs.
Maxime Gauvin, coordonnateur des écoles communautaires du District scolaire francophone Sud (DSF-S) était aux premières loges pour constater comment le fait de repenser le milieu traditionnel d’apprentissage peut avoir un gros impact. Pour ce jeune leadeur dynamique qui a une formation en architecture et qui s’est retrouvé dans le domaine de l’éducation un peu par hasard, la notion du design de l’espace d’apprentissage vient tout particulièrement le rejoindre. « J’aimerais voir de plus en plus d’espaces mixtes d’apprentissage. Transformer les salles de classe en véritables labos de création. »
Maxime gère une équipe d’agents communautaires présents dans chaque école francophone du District scolaire francophone Sud, apportant un soutien aux enseignants qui veulent innover en salle de classe. Des équipes similaires à la sienne sont d’ailleurs en place partout dans les districts francophones de la province.
« Dans le système d’éducation traditionnel, l’enseignant se sent souvent obligé d’enseigner de façon magistrale. Les enseignants qui veulent essayer de lancer des projets entrepreneuriaux et novateurs pour leurs salles de classe se heurtent à bien des obstacles, se sentent souvent seuls et se découragent. Avec le concept de l’école communautaire entrepreneuriale, la présence des agents communautaires vient changer cela. Ils donnent un coup de main aux enseignants pour mener leurs projets avec leurs élèves en allant chercher les ressources qui leur sont disponibles dans la communauté : experts et personnes-clés, sources de financement, etc. On veut que l’enseignant puisse se concentrer sur la livraison de sa pédagogie novatrice, nous on est là pour l’appuyer, le guider et travailler en collaboration. »
En plus d’appuyer son équipe d’agents communautaires, Maxime siège sur le conseil d’administration de Place aux compétence (NDLR : voir l’article L’esprit entrepreneurial mijote dans nos écoles francophones ! publié le 14 mars dernier), un organisme à but non lucratif qui appuie l’innovation et les partenariats communautaires en éducation, et a été choisi en 2012 comme un des jeunes leadeurs émergents du Canada atlantique par 21inc. Il garde d’ailleurs toujours un précieux contact avec ce réseau qui grandit chaque année.
« La beauté de 21inc, c’est que c’est un réseau de gens qui sont motivés à faire avancer les choses et qui est maintenant à ma disposition. Dans ce monde de plus en plus branché, le travail en silo n’est tout simplement plus à notre avantage, peu importe le domaine dans lequel nous travaillons. Ma présence à 21inc a permis au DSF-S d’aller chercher de l’expertise et de former des partenariats avec des organismes, entreprises et individus auxquels je n’aurais pas eu accès ou que je n’aurais tout simplement pas connus autrement. Les gens entendent davantage parler de ce que nous faisons dans nos écoles et veulent nous aider. »
« C’est le même principe pour les écoles communautaires entrepreneuriales, dont les éducateurs ont compris le principe du « troisième enseignant ». L’école n’est plus seule, elle sait qu’elle doit aller chercher des partenaires communautaires et l’expertise dont elle a besoin pour aider ses jeunes dans leur cheminement. Dans la vie, après tout, on ne peut pas tout savoir, mais on peut s’entourer de gens qui ont des connaissances qui complètent les nôtres. »
Nathalie Landry est une consultante en communications pour le changement social. Son entreprise, Écho Actions, donne un coup de main aux organismes à but non lucratif ainsi qu’aux petites et moyennes entreprises au niveau des relations publiques, des médias et du marketing. @EchoActions
Sources :
District scolaire francophone Sud : http://francophonesud.nbed.nb.ca/
Ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance – programme des écoles communautaires: http://www.gnb.ca/0000/ecolescommunautaires.asp
Place aux compétences : http://www.pacnb.org/
21inc. : http://www.21inc.ca/index.php/fr/
La notion du troisième enseignant : http://www.thethirdteacher.com/