Les écoles du Nouveau-Brunswick ont le sens de l’orientation!

Written by Eric Kennedy

May 6, 2014

Une forme de révolution tranquille est en train de s’opérer dans le milieu de l’éducation. Grâce à la technologie, certes, mais aussi en raison d’un changement de paradigmes. Finies les chaines de montage et la standardisation, l’école traditionnelle s’efface lentement pour laisser place au 21e siècle, qui mute aussi rapidement qu’un flux RSS. Rassurez-vous, les écoles de la province n’ont pas perdu le nord! Loin de là!  Avec des concepts comme l’école orientante et les écoles communautaires entrepreneuriales, jamais les élèves de la province n’auront été aussi outillés pour mettre le cap sur leur avenir.  

L’école orientante  ou l’ère des grandes découvertes 

Le concept d’école orientante nous arrive du Québec. Ils en parlaient depuis 1993, étant entre autres aux prises avec des taux de décrochage scolaire et un désengagement des élèves préoccupants. Les jeunes n’étaient pas suffisamment préparés pour le postsecondaire et le monde du travail, et l’école ne collait pas suffisamment à la réalité. C’est finalement en 2000 qu’un décret ministériel annonçait l’implantation de l’approche dans toutes les écoles de La Belle province.

Pour être orientante, une école s’assure que l’ensemble de son personnel et de ses partenaires collaborent, afin de faciliter l’apprentissage de connaissances et d’aptitudes essentielles qui permettront à l’élève de mieux se connaitre, de connaitre le monde qui l’entoure et d’être prêt à prendre sa vie en main.

Au Nouveau-Brunswick, les premières bases théoriques de l’approche ont été jetées en 2003. Certaines écoles ont opté pour une approche plus technologique (NDLR : voir notre article sur le Centre d’@pprentissage du Haut-Madawaska et les TIC), d’autres plus entrepreneuriales, mais les compétences acquises sont sensiblement les mêmes. En fait, il existe un projet-pilote orientant dans l’ancien District scolaire francophone 11 depuis 3 ans au sein des écoles de 6e à 8e années. L’approche entrepreneuriale qui y était préconisée a très certainement facilité la transition.

Avec le décloisonnement qui s’opère en ce moment dans nos écoles, l’apprentissage devient plus efficace, plus spécifique et plus collaboratif. Les élèves ont plusieurs opportunités de mieux se connaitre et de découvrir des professions qu’ils pourront choisir à la fin de leur secondaire. Finie l’image des élèves assis à longueur de journée derrière des pupitres, à se faire bombarder le crâne de matière plus ou moins « signifiantes ». L’école du 21e siècle au Nouveau-Brunswick permet aux jeunes d’interagir avec leur environnement et d’acquérir des compétences que seule la pratique rend possible.

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Pierre-Luc Losier, élève de 12e année au Centre scolaire Samuel-de-Champlain, en stage coopératif à la radio communautaire CHQC 105,7 FM de Saint-Jean.

 

Journée vie-carrières, stages d’intégration en milieu de travail, salon de l’emploi, journée « Invitons nos jeunes au travail », les ressources de la communauté sont mises à profit plus que jamais. Le dicton qui dit qu’il faut tout un village pour élever un enfant prend tout son sens. Maintenant, l’enseignement se tourne littéralement vers l’espace global. Les meilleures pratiques mondiales sont partagées. Les partenaires communautaires, les entreprises privées, les parents se partagent la responsabilité collective de s’assurer du succès de la relève de demain. Mais ce n’est pas tout. Cette fois-ci, l’école est outillée pour s’impliquer dans la communauté. Elle devient une sorte de village qui a un impact dans son environnement, où nos jeunes écrivent leur propre histoire et ont des choses à nous raconter.

Au Nouveau-Brunswick, les employeurs et partenaires communautaires qui comprendront cette dynamique et l’intègreront dans leur modèle d’affaires se démarqueront très certainement des autres, tout en contribuant à notre épanouissement collectif.

Samuel-de-Champlain, une école qui a le sens de l’orientation dans le sang

Au Centre scolaire Samuel-de-Champlain de Saint-Jean, le concept SAM-connecte a été particulièrement signifiant  pour les jeunes au cours des quatre dernières années. Ce projet a lieu annuellement en janvier et permet à tous les élèves du secondaire de vivre une journée d’observation sur le marché du travail.  Ces derniers ont ainsi la chance d’explorer quatre thèmes pendant leur parcours scolaire : le monde du travail (SAM-motive), le mieux-être (SAM-énergise), le bénévolat (SAM-engage), de même que l’apprentissage continue et l’entrepreneuriat (SAM-propulse). Les élèves doivent ensuite faire des présentations  à leurs confrères de la maternelle à la 12e lors d’une Expo-carrières où ils deviennent les spécialistes de leur domaine.   Cela assure une intégration optimale des connaissances et un partage sans précédent des expériences et des apprentissages. Sans oublier les stages d’intégration en milieu de travail (coop), à raison de quatre demi-journées par semaine pendant trois mois.  En plus des autres projets offerts normalement dans les autres écoles.

Nathalie Losier, conseillère en orientation à l’école et instigatrice du projet SAM-connecte, est aux premières loges pour voir l’impact chez les jeunes et la communauté : « Nous constatons des résultats  très encourageants jusqu’à présent chez les apprenants ainsi que les employeurs. Les élèves démystifient le monde du travail et sont moins stressés par leur avenir, ils décrochent un emploi à temps partiel, un emploi d’été,  un stage de formation coopérative, des bourses d’études ou encore des références professionnelles. Pour leur part, les employeurs découvrent un potentiel chez nos jeunes passionnés par le monde qui les entoure.  C’est une  expérience hautement signifiante pour leur avenir, puisqu’ils s’entreprennent et acquièrent les compétences et connaissances qui les aideront à faire plus aisément le saut vers le monde du travail, le monde des études et la vie adulte ».

Bref,  les élèves de Samuel-de-Champlain et d’ailleurs en province ont le sens de l’orientation. Il s’agit maintenant que nous regardions tous dans la même direction!

 

Eric Kennedy est l’éditeur du contenu francophone de Wicked Ideas. Que ce soit en étant agent communautaire au sein du District scolaire francophone Sud, en faisant du bénévolat dans sa communauté ou en partageant sa passion pour l’écriture, il s’efforce chaque semaine de mettre en valeur les talents et les forces des jeunes.

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